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Dariofulcio13

Description :

Films d'horreur, de science-fiction, fantastique ou ovnis inclassables....Quelques articles persos sur mes coups de coeurs et coups de gueules concernant mon péché mignon qu'est le cinéma de genre. Un blog d'un amoureux de séries B pour les amoureux de séries B

Petite légende pour les notes:

0/6: navet

1/6: mauvais

2/6: médiocre

3/6: pas mal

4/6: bon film

5/6: très bon film

6/6: chef-d'oeuvre!!!!!

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77 articles taggés Fantômes

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Un p'tit coup pour la route?

LE CORPS ET LE FOUETUn p'tit coup pour la route?
(La frusta e il corpo)
Film réalisé par Mario Bava (sous le pseudonyme de John Old). Avec Daliah Lavi, Christopher Lee, Tony Kendall, Isli Oberon.
Italie/ france/UK - 1963 - 1h23


Interdit aux moins de 16 ans

Quelque part en Europe au XIXème siècle, la quiétude de la famille Menliff résidant dans un vieux castel en ruine au bord de la mer est brutalement rompue par le retour inopinée du baron Kurt, le fils aîné. Ce dernier avait séduit et poussé au suicide l'enfant d'une servante avant d'abandonner ses terres et sa promise, Novenka, pour un exil forcé. Froidement accueilli par l'ensemble de ses prôches qui le considèrent comme un monstre de cruauté, il cherche à renouer avec Novenka, mariée depuis avec Critiano le frère cadet qui a hérité de ses biens. En connaissant le penchant pervers de la jeune femme d'être flagellée avant l'étreinte amoureuse, il parvient à la séduire. Mais un soir, Kurt est sauvagement assassiné dans des circonstances troublantes. Novenka est alors victime d'hallucinations nocturnes comme si le spectre de son amant revenait la harceler, tandis que des morts suspectes surviennent dans son entourage.

1963 est une année chargée dans la carrière de Mario Bava puisqu'il réalise également durant la même période deux autres films charnières dans sa carrière prolifique : La fille qui en savait trop, thriller hitchcockien annonçant la création des giallis, et Les trois visages de la peur, célèbre film à sketchs devenu une référence incontournable.

Un p'tit coup pour la route?Bien que moins illustre dans sa filmographie, Le Corps et le fouetconstitue pourtant un titre intéressant du maître puisqu'il offre une continuité de la vague "fantastique gothique" du réalisateur - débutée avec l'excellent Masque du démon (1960) - et qu'il continuera à explorer par la suite (Opération peur ...) tout en se faisant témoin de tout un genre prolifique du cinéma italien (les années 60 furent propices à des titres de qualités telles que La vierge de Nuremberg ou Le Moulin des supplices qui concurrencèrent sans mal la Hammer film production anglaise qui détenait jusque là le monopole).

Le film est assez singulier dans la mesure où il s'amuse à jouer habilement sur deux tableaux : d'un coté Bava ressort tous les ingrédients à succès des grands films de genre avec un savoir faire qui n'appartient qu'à lui, ce qui fait que l'amateur se retrouve d'emblée en terrain familier et se laisse embarquer avec plaisir. Château lugubre aux long couloirs obscurs tapissés de toiles d'araignées, cryptes sinistres, famille rongée par les non dits, amours interdits, méchant ténébreux, malédiction d'outre tombe, superstitions et autres climats poético-morbides...Le Corps et le fouet aborde un classicisme apparent qui fait toujours plaisir à voir - du moins pour les amateurs de ce type de production - d'autant plus que la mise en scène est toujours aussi soignée avec ses éclairages savamment colorés et ses petits effets d'ambiance simples mais efficaces (bruits de pas nocturnes, gros plans sur les visages des protagonistes émanant une émotion clé, musique gentiment inquiétante...) mais qui demeure malgré tout assez convenu.

Un p'tit coup pour la route?La véritable surprise du film réside avant tout dans son intrigue qui, sous couvert d'une banale histoire de vengeance d'outre tombe, aborde des thèmes particulièrement corsés pour l'époque puisqu'il est question purement et simplement d'une relation sadomasochiste entre l'héroïne névrosée et son ancien amant passé de vie à trépas. Même si à présent, le traitement de Bava parait très sage en comparaison avec nos productions actuelles (tout juste verrons deux brèves séances où l'actrice, dos nue, se fait frapper avec une cravache et peinturlurer la peau avec quelques traits de rouge), force est de reconnaître que ce genre de scène avait de quoi choquer les morales bien pensantes de l'époque (souvenez-vous que les épaules dévêtues de Michelle Mercier dans les Angéliques suffisaient à susciter des esclandres monstres dans les années 60). Ce choix narratif est d'ailleurs doublement gonflé dans la mesure ou le réalisateur ne cherche jamais à poser un parti-pris moralisateur concernant ces actes d'amour/haine, bien au contraire il cherche à faire ressentir l'extase sexuelle de l'actrice flagellée avec l'aide d'une magnifique partition sous forme de leitmotiv tout en focalisant sa caméra vers les expressions ravis des deux protagonistes.

Un p'tit coup pour la route?Ce thème relève d'une envie bienvenue de renouveler un peu le genre quelque peu fatigué par de trop nombreuses relectures de classiques (voir les séries interminables des Dracula et autres Frankenstein britanniques) typiquement italienne. Cette "révision" du film gothique s'applique surtout dans l'évocation du vice et de la perversité humaine qui se cahce en chacun des protagonistes puisqu'autour du "péché mignon" de Novenka vont venir se greffer d'autres portraits pas plus flatteurs de personnages à priori blancs comme neige : la servante si dévouée ne jure que par la vengeance au moyen d'un crime de sang, Cristiano sous ses apparences de fils prodigue n'est qu'un pantin servile à la botte de son père qui n'extériorise ses sentiments qu'à travers son attitude tantôt indifférente tantôt méprisante vis-à-vis de Novenka, son épouse de force, la cousine n'est qu'une carricature de fille vertueuse qui rêve secrètement de la disparition de Novenka pour pouvoir la remplacer dans le lit conjugal...

Un p'tit coup pour la route?Bref toute une assemblée bien antipathique qui ne sert avant tout qu'à mettre en valeur le couple Kurt/ Novenka - interprétés respectivement par Christopher Lee et Daliah Lavi - charismatiques en diables (malgré l'interprétation souvent trop excessive de l'actrice) et finalement rendu "attachant" par leur coté sombre qui leur confère un aspect plus humain, moins artificiel que les autres intervenants immergés dans les conventions.
C'est d'ailleurs ce couple maudit qui forge toute la force du film en dressant une relation ambiguë - entre la fascination, l'attraction animale et le dégoût pur et dur - qui se maintient même au-delà de la mort de Lee après 20 minutes de film. Dès lors Le Corps et le fouet s'évertue surtout à démontrer la progression de Novenka dans la folie, victime d'un mal étrange et indéterminé qui pourrait tout aussi bien être des apparitions surnaturelles qu'une psychose homicide et ce, jusqu'à la résolution du mystère dans ses dernières minutes (quoiqu'en dépit des conclusions hâtives, le doute ne peut être totalement levé). C'est peut-être la partie la moins intéressante du film du fait de quelques longueurs dues au caractère assez répétitif des hallucinations qui finissent par faire office de "bouche-trou" quand à la durée réglementaire du film. Un bon quart d'heure en moins n'aurait pas été négligeable selon moi malgré sa courte durée.

Un p'tit coup pour la route?Le Corps et le fouet est donc au final un film quelque peu inégal dans son rythme et légèrement en deçà par rapport aux autres ½uvres de Mario Bava mais qui s'avère toutefois très ambitieux dans son fonds. Une belle surprise qui mérite amplement d'être (re)découverte à réserver toutefois aux vrais amateurs de films d'époque qui ne sont pas révulsés par l'aspect théâtral de ce type de productions.


Note : 4,5/6

DVD zone 2 disponible chez Opening
Tags : Fantômes, Mario Bava, Gothique, Christopher Lee, Cinéma italien, 1960's
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#Posté le mercredi 29 août 2007 17:40

Modifié le dimanche 03 novembre 2013 05:02

Hantises....

Hantises.... LE CERCLE INFERNAL / THE HAUNTING OF JULIA
(Full Circle)
Film réalisé par Richard Loncraine. Avec Mia Farrow, Keir Dullea, Tom Conti.
Grande-Bretagne - 1977 - 1h33.[
D'après le roman "Julia" de Peter Straub.


Grand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz en 1977

Interdit aux moins de 12 ans.

Julia mène une existence heureuse auprès de fille unique de 10 ans, son seul pilier pour faire face à son mariage malheureux avec un homme qui s'est lié à elle uniquement pour son héritage non négligeable. Mais au cours d'un déjeuner, la fillette s'étouffe en croquant une pomme. En voulant la sauver Julia lui improvise une trachéotomie de fortune qui provoque sa mort. Sombrant dans une grave dépression, Julia décide de refaire sa vie après un mois passé en institut psychiatrique, et emménage seule dans une grande maison victorienne au grand dam de son mari décidé coûte que coûte à la récupérer la « vache à lait ». Mais des évènements étranges surviennent : elle commence à sentir une présence invisible à ses cotés tandis qu'elle devient victime d'hallucinations malsaines mettant en scène une petite fille. Phénomènes surnaturels, machination ou plongée dans la folie ?D'abord troublée, la jeune femme finit par perdre progressivement pied tandis que des morts violentes se multiplient dans son entourage...

Une maison de quartier magnifique, une petite fille sereine jouant avec un pantin mécanique sur le rebord de sa fenêtre, une mère épanouie préparant comme à son habitude le petit déjeuner familial le sourire aux lèvres...Les deux premières minutes du Cercle infernal correspondantes au générique nous présentent un portrait de la famille idéale où l'harmonie règne en apparence. Tout parait calme, heureux et même la caméra semble vouloir nous confirmer que nous baignons dans un environnement idyllique avec un plan basculant du toit au rez-de-chaussée dans un long mouvement aussi lent que précis ne faisant qu'accroître ce sentiment de quiétude.
Hantises....Pourtant dès ces premiers instants la tension est là, sournoise, fatale, prête à surgir n'importe quand. Cette apparente tranquillité est trop ampoulée, trop parfaite pour rassurer vraiment le spectateur et le thème musical envoûtant de Colin Towns à base piano et de synthé, aussi beau que mélancolique, annonce que le drame couve. Et effectivement dans les cinq minutes qui suivent, au détour de quelques dialogues insipides en apparence mais révélant implicitement la situation détestable des protagonistes (le mari totalement froid envers son entourage et visiblement trop préoccupé par le patrimoine de sa femme), l'impensable surgit précipitamment avec la mort de l'enfant chérie, dernier rempart permettant à la mère de maintenir l'histoire de son couple. Une séquence atroce et toute en retenue sous forme d'ellipse temporelle (le plan s'arrête au moment ou Julia s'apprête à exécuter l'opération et reprend à l'arrivée tardive de l'ambulance) qui mise avant tout sur l'impact émotionnel opéré sur les personnages confrontés à la pire des situation : le décès de la progéniture sans qu'ils aient eue la possibilité de la protéger. Une situation d'autant plus atroce qu'elle est doublée par le poids de la culpabilité de la mère, rongée par cet "infanticide" involontaire. Traumatisée, impuissante nous la voyons passer en quelques secondes de la femme active et aimante à une ombre au regard hagard, au corps tremblant et à la respiration saccadée, prostrée dans un coin.

L'introduction est courte, concise mais efficace et annonce d'emblée la couleur du reste du métrage : le drame humain imprègnera constamment l'intrigue de ce film fantastique pour mieux y conférer une ambiance oscillant entre la mélancolie et le malaise total. Pour son second film, le réalisateur touche à tout Richard Loncraine (à qui l'on doit notamment Richard III ou plus récemment Firewall) s'est essayé avec succès au registre du film d'épouvante psychologique dans la continuité des grands classiques que sont La Maison du diable, Les Innocents ou encore Rosemary's Baby en adaptant le best-sellers de Peter Straub.

A l'image de ses modèles, Loncraine opte donc pour une approche réaliste du fantastique : les éléments étranges étant finalement discrets (un radiateur à la mécanique défectueuse, des apparitions fugitives d'une fillette...) et disséminés à très petite dose pour pourrir de manière insidieuse le quotidien d'un personnage instable et émouvant dont l'état mental, mis au premier plan de l'intrigue et passablement fragilisé, est Hantises....propice à envenimer la situation. A ce titre, Le Cercle infernal est avant d'être une ½uvre d'épouvante, un magnifique portrait de femme marquée par la vie, merveilleusement interprétée par la belle Mia Farrow, déjà présente dans Rosemary's baby dans un registre très similaire. Son interprétation toute en finesse parvient à rendre touchante, voire inquiétante, cette jeune femme soumise au pire et dont les réactions finissent par faire douter sur son réel état mental tant le metteur en scène parvient à jouer habilement sur les ambiguïtés : Julia est-elle réellement le jouet d'une machination réelle (son mari cherchant à la faire interner) ou surnaturelle liée au passé ensanglanté de sa nouvelle demeure ? Ou bien bascule t-elle réellement dans la folie au point de commettre malgré elle des actes abominables ?...Le mystère demeure entier jusqu'au dénouement et même au-delà puisque Loncraine n'impose pas vraiment de réelle conclusion explicative définitive, laissant le spectateur interpréter lui-même les faits survenant à l'écran.

L'ambiguïté est donc maîtresse durant toute l'intrigue et ne fait qu'accentuer le sentiment d'étouffement et d'angoisse du film : d'un coté on ne peut s'empêcher de compatir pleinement aux souffrances de Julia qui s'efforce de reprendre goût à la vie, mais de l'autre sa fascination croissante pour le passé sordide des occupants de la maison et les situations de plus en plus inquiétantes (la tortue dépecée qu'elle retrouve dans ses mains) ne font qu'accentuer la tension qui parvient miraculeusement à atteindre des sommets avec trois fois rien : au-delà des effets, les meilleurs moments d'angoisses résident dans les dialogues extrêmement bien agencés (les révélations du passé sont à ce titre des monument de terreur communicative) et dans un thème musical omniprésent qui devient de plus en plus menaçant - tel un compte à rebours diabolique - tout en restant magnifique à écouter.

Constamment imprégné d'une noirceur dérangeante, n'ayant aucune alternative heureuse (le meilleur ami de Julia a beau être le seul personnage positif du film en offrant un soutien précieux, il ne sera pas suffisant pour éviter le pire), Le Cercle infernal est une impitoyable descente aux enfers réussissant l'exploit de marier la terreur aux larmes sans que l'un n'empiète sur l'autre. Un mélange d'une très rare justesse qui trouve son apogée dans un final bouleversant et traumatisant qui hantera les esprits bien après le visionnage du film.

Bien moins connu que ses illustres modèles à l'heure actuelle, ce chef d'½uvre qui obtint le très convoité Grand Prix au festival d'Avoriaz, arrive sans peine à leur niveau et mérite amplement d'être redécouvert ne serait-ce que pour voir l'un des meilleurs ancêtres de nos productions contemporaines (Dark water, Fragile, Saint Ange, Les Autres pour ne citer que les plus récents).

Note: 6/6

DVD zone 2 disponible chez PvB vision (sous le titre The Haunting of Julia )
Tags : Fantômes, Maisons hantées, Adaptation de roman, Cinéma Britannique, 1970's
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#Posté le samedi 29 septembre 2007 18:16

Modifié le dimanche 27 mai 2012 18:43

Esprit frappeur et têtes à claques

AMERICAN HAUNTINGEsprit frappeur et têtes à claques
(An american haunting)
de Courtney Solomon. Avec Sissy Spacek, Donald Sutherland, Howard Rosenstein, Rachel Hurd-Wood, James d'Arcy.
Grande-Bretagne/ Etats-Unis/ Roumanie - 2007 - 1h25.


Accord parental

Un petit village isolé dans la campagne américaine en 1817. D'étranges évènements surviennent du jour au lendemain au sein de la respectable famille Bell : ce sont d'abord des bruits nocturnes inquiétants qui surgissent depuis le grenier de leur demeure puis c'est au tour de la fille aînée de la communauté, Betsy, d'être agressée chaque nuit par une force invisible et diabolique. Avec l'aide du pasteur et de l'instituteur locaux, les Bell vont tenter de délivrer la jeune fille de l'emprise de cet esprit terrifiant et de percer le mystère entourant les origines de telles manifestations...

En 1999, Courtney Solomon faisait ses premières armes sur Donjons & Dragons, nanar à gros budget pitoyable qui avait au moins mis tout le monde d'accord (néophytes du jeu originel comme accros de toujours) quand à son incommensurable nullité... Presque sept ans plus tard, le bonhomme délaisse l'Héroïc fantasy à deux centimes et revient prendre sa revanche avec cet American Haunting clairement tourné vers un registre fantastique plus classique. Un budget estimable de 17 millions de dollars et un casting prestigieux (Donald Sutherland et Sissy Spacek, deux "monstres" sacrés que l'on voit trop rarement, ainsi que quelques nouvelles têtes prometteuses comme la jeune Rachel Hurd-Wood déjà présente dans l'adaptation du Parfum de Süskind) au service d'une histoire de spectres sur fonds vaguement historique (inévitable mention horripilante "basé sur des faits réels" oblige)...Voici les principaux pôles d'attraction de cette production à priori alléchante.
Seulement voilà, le spectateur aura tôt fait de déchanter rapidement malgré une bande annonce plutôt prometteuse et ces atouts initiaux.

Esprit frappeur et têtes à claquesMais voyons d'abord l'aspect positif de cet exorcisme (d'Emily Rose ?) chez nos amis les colons...
Depuis son premier film (si cela mérite une telle appellation), Courtney Solomon dénote un réel progrès de mise en scène et surprend dès le départ (introduction contemporaine aussi inutile que totalement à coté de la plaque exceptée) en instaurant un climat de lourdeur lugubre particulièrement enivrant pour les amateurs d'ambiance gothique à l'ancienne. Ainsi le bonhomme privilégie les plans fixes portés sur des vues esthétiques misant sur une tonalité bleutée/grisâtre très froide. Le tout faisant appel à des facteurs d'angoisse certes stéréotypés à mort mais toujours séduisants (omniprésence de la forêt ténébreuse enveloppée de brume quasi surnaturelle, obscurité enveloppant les pièces de la ferme, présence d'un loup noir menaçant...). D'autre part, le choix de fixer l'action dans un contexte de film en costume contribue également à renforcer l'aspect inquiétant du film avec la vétusté des décors et surtout la présence appuyée de la foi catholique au sein des m½urs quotidiennes des protagonistes propre à ce type de communauté vivant en quasi autarcie...

Autant d'éléments qui assurent un certain dépaysement du spectateur et donc plus propice à susciter le malaise. Certes, ce n'est clairement pas du niveau d'un Mario Bava ou d'un Sleepy Hollow voire d'un Village si l'on doit citer des exemples analogues plus récents, mais force est de constater que Solomon assure très honnêtement la question de la création d'un univers.

Esprit frappeur et têtes à claquesMais en dehors d'une instauration maîtrisée du contexte environnemental et d'une direction d'acteurs globalement bonne, l'attrait d'American Haunting s'étiole rapidement. La faute en incombant tout bonnement à un scénario terriblement basique qui, à force de vouloir jouer sur les effets de peur traditionnels institués depuis les années 60 (des bruitages de La Maison du diable jusqu'aux excès visuels empruntés à L'Exorciste, en passant par un zeste de L'Emprise ou de Dark Water, tous les classiques sont récités), ne fait que lasser le spectateur qui a déjà vu tant de fois les péripéties narrées et bien souvent en mieux....Un réel bâclage d'autant que l'intrigue commence réellement à devenir attrayant que très tardivement (à partir de la tentative de fuite après trois quart d'heure de film).

Probablement conscient du manque de surprise évident de son film, le metteur en scène semble tenter de noyer le poisson (et parallèlement de remplir les temps morts) en jouant la carte de la générosité en terme de manifestations mais à l'instar d'un Hantise de mauvaise mémoire, ces séquences accumulées gratuitement (elles constituent au bas mot plus de la moitié du film) desservent totalement la tension.
Certes on ne s'ennuie pas vraiment devant l'écran (les trucages sont suffisamment corrects pour faire illusion) mais le trop plein d'agressions spectrales et leurs mise en valeur assez paresseuse (Solomon semble bien moins à l'aise durant les scènes "chocs" en se contentant de faire trembler sa caméra) laisse finalement ni chaud ni froid quand au sort des protagonistes. Au pire on se surprend (rarement) à rire devant certains sévices physiques tournant au grand-guignol (on retiendra notamment la séquence de la fille se prenant des baffes invisibles comme si le fantôme de Steven Seagal venait squatter le plateau de tournage...).

Esprit frappeur et têtes à claquesHeureusement quelques passages s'avèrent quand même (modérément) inquiétants au milieu de tout cela (la balançoire et le jeu d'eau onirique dans la grotte) ou témoignent d'un esthétisme léché discret (la mère et sa fille cernées par une pluie de plumes du plus bel effet, la fuite à cheval dans une épaisse forêt que l'on jurerait sortie d'une légende) mais c'est finalement trop peu pour sauver le film et rendre justice au beau climat initial terriblement prometteur.
Même le "twist" final assez curieux à la Silent Hill, qui aurait pu donner un peu plus de saveur à l'ensemble, tombe résolument dans le grotesque faute d'une exploitation sentant bon le bouclage de dernière minute (ne parlons pas de la conclusion située à l'époque contemporaine d'une aberrante crétinerie).

American Haunting reste donc un projet en constante demi-teinte : loin du produit honteux qu'on a pu dénoncer à sa sortie, cette production ne casse néanmoins pas des briques non plus. Prévisible, formaté, trop gentillet et finalement décevant quand à la très bonne ambiance proposée, le second film de Solomon ne restera indubitablement pas dans les annales du genre et laissera sans aucun doute les amateurs sur leur faim. A réserver pour une éventuelle diffusion télévisée si le c½ur vous en dis...

Note : 2/6

DVD zone 2 disponible chez TF1 vidéo
Tags : Fantômes, Gothique, 2000's
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#Posté le samedi 16 août 2008 17:53

Modifié le mercredi 06 juin 2012 17:51

On a retrouvé la septième compagnie !

On a retrouvé la septième compagnie !OUTPOST
De Steve Barker. Avec Ray Stevenson, Julian Wadham, Richard Brake, Paul Blair, Brett Fancy, Enoch Frost, Julian Rivett, Michael Smiley.
Grande-Bretagne - 2008 - 1h30.


Interdit aux moins de 12 ans.

Un groupe de mercenaires anglais reçoit pour mission d'escorter un ingénieur dans un pays d'Europe de l'Est ravagé par une guerre civile. Nébuleux sur les véritables raisons de ce périple, leur commanditaire les entraîne dans un bunker abandonné perdu au milieu d'une épaisse forêt et qui fut autrefois un repaire de soldats nazis. Alors que l'équipe commence à investir les lieux, des évènements inquiétants se multiplient : un commando invisible semble les assiéger pendant la nuit tandis que des ombres mouvantes surgissent fugitivement dans les coursives souterraines. Réalisant qu'ils sont confrontés aux résultats d'étranges expérimentations survenues durant la seconde guerre mondiale, ils vont chercher à sortir vivant de cet enfer...

Premier long métrage de Steve Barker, Outpost s'aventure dans le concept casse-gueule de la série B tentant de concilier les codes du film de guerre à celui du fantastique et de l'horreur. Un mariage ambitieux ayant déjà été entrepris à quelques reprises et qui, en dehors de quelques réussites incontestables (La Forteresse noire ou Abîmes), a souvent donné lieu à des titres au rendu mitigé (les récents The Bunker et La Tranchée).

Comme souvent dans les premières ½uvres, le film de Barker témoigne d'un certain soin plastique touchant. Un traitement distillant la bonne volonté du metteur en scène cherchant à donner le meilleur de lui-même malgré un budget que l'on devine ô combien restreint.

On a retrouvé la septième compagnie !Malgré cette contrainte matérielle, force est de reconnaître que Steve Barker parvient ainsi à conférer un cachet esthétique de qualité à son bébé, son plus grand point fort d'ailleurs. Cet aspect résidant principalement dans la construction d'une ambiance inquiétante sous un jour que l'on pourrait qualifier d'"élégant". Un terme pouvant paraître de prime abord comme incongru mais qui colle finalement assez bien avec les prises de vues parsemant le film. Ces dernières imposant constamment des mouvements fluides de l'objectif tout en les associant à une coloration ambiante grisâtre à la limite d'un noir et blanc du plus bel effet. Dans cette optique, la moindre parcelle de décor - forêt touffue comme corridor poussiéreux et gorgé d'histoire - pose une lourde menace tout en faisant montre d'une aura visuellement accrochante. Un beau et lourd travail qui donne l'impression que Outpost a coûté bien plus cher.

On a retrouvé la septième compagnie !Cette application consciencieuse se ressent également du coté des maquillages et des scènes surnaturelles qui ont tendance à privilégier les effets simples mais efficaces. En témoignent les créatures du film, une escouade de morts-vivants/ fantômes rappelant toutes proportions gardées (les artifices légers sont grandement dissimulés sous les casques et tenues de combat) certaines visions de John Carpenter ou de Lucio Fulci. Ainsi, en se comportant comme les tueurs de l'au-delà de Fog ou de Frayeurs, les revenants de Barker bénéficient, à l'image du décor, d'une présence "marquante" malgré le fait qu'on ne les voit que très peu sous un jour distinct. Surgissant furtivement en arrière plan, agissant au ralenti dans des mouvements toujours fluides et précis accentuant leur aura menaçante, intervenant dans les endroits les plus glauques (un charnier plongé dans les ténèbres, un monticule de terre mouillé...), ils sont souvent assimilés à des ombres silencieuses insaisissables en adéquation totale avec le malaise suscité par le bunker transpirant l'horreur de la guerre.

On a retrouvé la septième compagnie !Dans cet esprit, l'impact de leurs méfaits s'en trouve démultiplié qu'ils soient de l'ordre de la manifestation "classique" (le déclenchement "surprise" d'une mélodie de Beethoven dans les hauts parleurs, séquence empruntée à Abîmes) ou de celui du meurtre sauvage versant dans une violence graphique sans concession (fracturations sanglante à main nue, arrachage de dents à la baïonnette...jusqu'à une très macabre mise en scène avec deux cadavres fraîchement mutilés).

Steve Barker sait donc tenir la caméra et recycle assez habilement les leçons des classiques antérieurs. Néanmoins, si Outpost démontre un savoir faire indéniable pour la mise en scène, il patine quelque peu du coté de son script bien peu reluisant. Les bonnes idées ne manquent pourtant pas dans le film (le concept de l'arme biologique nazi ayant beau être déjà exploité, comme dans le très curieux Shockwave : le commando des morts-vivants, il n'en reste pas moins toujours alléchant) mais ne parviennent pas à être suffisantes pour compenser une intrigue cédant un peu trop souvent à la facilité en versant dans un classique et banal jeu de massacre façon Dix petits nègres ou Alien.

On a retrouvé la septième compagnie !Entre une galerie de personnages sans grande consistance (que des figures stéréotypées empruntées aussi bien à Predator qu'à Aliens : le chef à qui on l'a fait pas, l'homme de science pas net, le black bon pour servir de chair à pâtée, la brute, le superstitieux...) et des péripéties limitées bien trop prévisibles (malgré tout le soin apporté à la mise en scène, le spectateur aura toujours une grande longueur d'avance sur les protagonistes en ce qui concerne les évènements à venir), l'intérêt du film s'étiole ainsi rapidement. Un véritable gâchis à l'image des exécrables dialogues d'une banalité à pleurer que même des acteurs talentueux comme Ray Stevenson (inoubliable Titus Pullo dans l'excellente série Rome) n'arrivent pas à rendre naturels. Sans doute le réalisateur à t-il voulu orienter son film vers l'efficacité et la brutalité pour en arriver là, mais il est évident que Barker est nettement plus à l'aise dans l'horreur atmosphérique que dans le suspense à proprement parler.

On a retrouvé la septième compagnie !Malgré tout, Outpost se laisse suivre mais manque cruellement de surprise (difficile de faire plus basique en terme de dénouement à notre époque) et de suspense à la hauteur du travail visuel et de ses terrifiantes entités, faute d'un approfondissement de l'écriture. Une erreur d'autant plus rageante que l'on assiste à quelques pistes intéressantes malheureusement sous exploitées (l'histoire du bunker, des cobayes et du meneur de la troupe surnaturelle, l'identité des commanditaires....). Un abandon auquel n'échappent pas certaines métaphores furtivement entendues qui auraient pu rendre le script bien meilleur si elles avaient été mieux développées comme l'idée du châtiment du tueur de guerre condamné à répéter éternellement son acte en Enfer. Un concept évidemment associé à la situation des monstres présents dans l'histoire.

Finalement, Outpost a le mérite de révéler, en tant que première ½uvre, tout le potentiel d'un réalisateur talentueux et prometteur (l'ombre de Neil Marshall et de son Dog Soldiers se fait quelquefois ressentir même si on n'en est encore loin d'atteindre le même niveau). Malheureusement si cette série B se révèle graphiquement une bonne surprise, elle pâtie néanmoins d'un script trop simpliste qui n'arrive jamais à rendre justice à l'ambition du projet, faute d'une direction cohérente (et très probablement de moyens).

Le produit final n'est pas foncièrement désagréable pour autant mais risque de laisser sur leur faim la plupart des amateurs...Quoiqu'il en soit on ne peux qu'attendre avec curiosité la suite de la carrière de Barker.

Note : 2,5/6

DVD zone 2 disponible chez M6 video.
Tags : Fantômes, Morts-vivants, Nazi, Huis-clos, 2000's
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#Posté le jeudi 01 janvier 2009 20:08

Modifié le mardi 19 février 2013 11:03

Anti "sous-doués"

Anti "sous-doués"D-DAY
(Roommates)
De Kim Eun-Kyeong. Avec Lee Eun-Seong, Yoo Joo Hee, Kim Ri-Na, Heo Jin-Yong, Sin Yeong-Jin, Kim Joo-Ryeong.
Corée - 2006 - 1h35.


Interdit aux moins de 12 ans.

Trois ans après un incendie tragique ayant coûté la vie à tous ses pensionnaires, l'académie Younghwa rouvre ses portes pour accueillir une centaine d'adolescentes ayant échoué aux examens d'entrée en université. Durant 365 jours, les internes devront se plier à un programme d'étude très intensif doublé d'un système éducatif quasi-militaire les obligeant à vivre en autarcie et à bannir toute forme de distraction...quitte à recourir à des sanctions d'une rare cruauté. Dans ce contexte, plusieurs élèves commencent à voir leur santé mentale se détériorer lorsqu'elles se retrouvent assaillies de visions macabres de corps mutilés...


Dans le paysage saturé du film de spectres sur le grand écran asiatique, D-Day constitue une agréable surprise qui, à défaut de révolutionner les codes d'un genre surexploité, s'assure sa propre identité.

Encore inédit dans nos contrées à l'heure actuelle, D-Day présente comme particularité un scénario en huis clos qui, tout en restant dans la vague des "écoles hantées" si populaire (la série des Whispering corridors comprenant notamment Memento mories), parvient à sortir des sentiers battus en détournant mine de rien les codes...du film de prison !

Anti "sous-doués"L'intrigue se localise effectivement dans un établissement scolaire d'un genre très particulier qui ferait hurler tous les allergiques à l'invention de Charlemagne : imaginez ainsi un bâtiment constamment fermé au monde extérieur, prohibant par l'humiliation toute forme d'individualité (que ce soit dans les loisirs ou l'aspect physique notamment) et poussant les pensionnaires à dépasser leurs limites (physiques et mentales) en les soumettant à un rythme de travail infernal et quasi ininterrompu ! Ajoutez à cela un personnel unanimement froid et cruel qui réduit chaque jeune fille à des numéro "producteurs" de performance au moyen de pratiques cruelles pour "les mettre au pas" (vous imaginez vous faire battre pour avoir un besoin pressant pendant une heure d'étude ?).
Un univers clairement sombre qui se voit comme la parfaite extrapolation qui fait froid dans le dos des dérives engendrées par la folle course, aussi impitoyable que vaine, à la réussite professionnelle qui ronge les pays environnants.

Anti "sous-doués"C'est d'ailleurs l'exploration de cet univers, aussi bien dans ses fonctionnements que dans les effets pervers engendrés sur les adolescentes, qui constitue le principal intérêt du film.
Pour assurer un discours cohérent et pertinent, le metteur en scène privilégie une focalisation sur quatre jeunes filles, partageant la même chambre, et ayant chacune leurs propres personnalités. Malgré des étiquettes stéréotypées à mort au départ (la fille effacée qui observe, la bonne élève stressée, la fillette nunuche et la rebelle de service), ces quatre protagonistes acquièrent très rapidement de la consistance avec un traitement très humanisé mettant en évidence leurs tourments, leurs espoirs et surtout leurs soifs commune de vivre, ce qui ne fait que renforcer très aisément l'identification des spectateurs envers elles...et donc la compassions pour leur sort. Au fur et à mesure du déroulement du scénario, le film prend successivement les points de vu de chacune pour décrire l'expérience, toujours douloureuse, des conditions extrêmes auxquelles elles sont confrontées.

Crises de nerfs, rejet du système engendrant la marginalisation, perte de confiance en soi, dépression, dépendance aux pilules boostantes, dérèglements de l'organisme...Toute la gamme des effets néfastes d'une telle pression est parcourue dans le but de tirer à boulets rouges sur un système éducatif défaillant (d'autant plus lorsque l'on constate le fossé séparant la présentation accueillante télévisée des lieux avec le contexte réel) et des mentalités révoltantes en nous collant un malaise continu de plus en plus perceptible.

Anti "sous-doués"Dans ce contexte, la dimension fantastique et horrifique se voit comme une conséquence directe de cette regrettable réalité. En règle générale dans le cinéma de genre (de La Maison du diable à Dark water, en passant par Fragile, L'Orphelinat ou bien encore Le Cercle infernal pour ne citer que les plus connus), les revenants sont très souvent perceptibles auprès des personnes présentant des troubles ou des instabilités émotionnelles.
Dans le cas de D-Day, c'est la pression scolaire qui est à l'origine des évènements dramatiques du film. Les élèves les plus fragilisées par le système commencent ainsi à "ressentir" ce qu'il semblerait être des ondes surnaturelles reflétant un drame du passé. Si certaines ne s'en tiennent qu'à quelques manifestations fugitives brièvement perçues et sitôt oubliées, les plus déstabilisées finissent par s'imprégner de ces entités néfastes et perdrent progressivement pied avec la réalité...enclenchant alors toute une mécanique tragique complexe.
Un véritable cercle infernal où le paranormal venant empoisonner le quotidien déjà rigide des lieux finit par renforcer la tension ambiante et ne fera que favoriser encore davantage des conséquences extrêmes clairement amorcées par le système.

Anti "sous-doués"Contrairement à l'aspect humain et à la description de la triste réalité, l'approche horrifique de D-Day demeure plus classique en offrant un catalogue de scénettes surréalistes allant en crescendo dans le malsain mais guères surprenantes en soi (un charnier ensanglanté fugitivement aperçu dans l'obscurité, un défilé de fantômes aux cheveux longs tout droits sortis des Ring et consorts, une douche de sang onirique où une tache mobile déjà vus dans un bon paquet de films surnaturels antérieurs...).

Néanmoins, si aucune séquence ne viendra se distinguer par la moindre once d'originalité, on saluera le savoir faire du metteur en scène qui, à défaut de faire peur, parvient à assimiler subtilement l'épouvante dans une continuité psychologique pertinente qui résiste à l'avalanche indigeste de trucages gratuits (toujours cette image de cercle vicieux où la pression scolaire intolérable influe négativement sur les manifestations diaboliques et vice-versa...Un paradoxe ironiquement illustré dans le titre D-Day -le « Jour J »- correspondant à la date de l'examen redouté mais coïncidant également avec un diabolique compte à rebours dont je vous laisse la surprise-).
Le film n'en devient donc que plus pesant et glauque d'autant qu'à l'inspiration narrative (le retournement de situation final à la limite du slasher est assez radical et fait assez mal de par l'écho qu'il renvoie avec certains faits divers similaires récurrents dans l'actualité de ces dernières années) se greffe une mise en scène très soignée privilégiant des intonations bleutées froides en parfaite adéquation avec le ton du film, et des plans simples et peu mobiles mais clairement suffisants pour le rythme lent du métrage.

Anti "sous-doués"Critique corrosive et dérangeante de l'esprit de compétition et de "réussite" imposé par la société au détriment de l'individualité, D-Day se perçoit également comme une production horrifique psychologique de bon niveau qui bénéficie d'une combinaison satisfaisante entre une intrigue inspirée et une traitement formel très soigné (excellents acteurs, trucages convaincants, musique aussi belle que flippante, mise en scène agréable...). Si l'on regrette sincèrement que le metteur en scène n'ait pas su rendre le cadre surnaturel plus effrayant et original en se contentant de reprendre les codes du genre (difficile de ne pas faire de filiation avec d'autres titres plus anciens - asiatiques ou non - ), on ne saura que trop conseiller aux amateurs de ghosts moviesde qualité à jeter un ½il sur cette production très sympathique.

Note : 4/6

DVD zone 2 inédit en France.
Tags : Fantômes, Ecole hantée, Horreur, Cinéma asiatique, 2000's
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#Posté le vendredi 24 avril 2009 17:16

Modifié le vendredi 05 avril 2013 16:24

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